Sortie SBA du 24 juin 2018, sources de la Loire

Cette sortie était organisée pour complèter un inventaire de la flore des sources de la Loire sous l'égide de l'ONF

Le secteur étudié est à un km au sud ouest du mont Gerbier de Jonc.
Le matin nous avons parcouru un secteur situé entre le ruisseau de la source véritable et celui de la source géographique.
L'après midi, nous avons prospecté entre le ruisseau de la source géographique et celui de la source authentique!!!

Du point de vue géologique, il se situe sur les basaltes des plateaux qui forment le soubassement des sucs de phonolite du type du mont Gerbier de jonc.

Ce terrain est paturé par un troupeau de vaches à robe claire (charolaises?).

La végétation traversée se compose pour moitié de pelouses paturées d'altitude à Nardus stricta, mais le secteur est parcouru par des ruisselets issus des sources occidentales de la Loire. Il est donc relativement humide avec pour l'autre moitié une mosaique de milieux imbriqués: ruisselets sur sous-sol acide, marais à Menyanthes trifoliata, Comarum palustre et Caltha palustris, zones tourbeuses de bas marais acides avec quelques rares buttes de tourbière haute à Sphagnum magellanicum et Drosera rotundifolia.

Quelques orchidées sont présentes dans les abords de la zone prospectée :

Dactylorhiza maculata est assez abondant dans certaines prairies humides.
D. maculata

Platanthera chlorantha est dans les zones relativement plus sèches
(à fleurs un peu verdatres, ce qui la distingue de P biflolia plus blanche, mais surtout le critère est la forme des anthères, divergentes pour chlorantha)

Quelques agrions sont présents et se reproduisent autour des petites mares du secteur.
Nous avons vu en particulier des males isolés et des couples de Pyrrhosoma nymphula

Dans les zones les plus humides, on trouve
Menyanthes trifoliata (le plus souvent défleuri),

Comarum palustre = Potentilla palustris actuellement

et Caltha palustris (en Fruits)
et différents Sphagnum non déterminés.

Les plantes les plus intéressantes du secteurs sont 2 espèces de plantes carnivores.
la grassette à grandes fleurs Pinguicula grandiflora est la première.
Ses feuilles portent 2 sortes de glandes dont les unes secrétent une colle rendant la feuille semblable à un papier attrape mouche, et les autres produisent des sucs digestifs.
Cette espèce colonnise ici surtout les bords de ruisseaux .

A signaler parmi les bryophytes des bords de ruisseau
Marchantia polymorpha

et dans l'eau avec une certaine permanence de l'écoulement
Fontinalis antipyretica

La 2e espèce carnivore est
Drosera rotundifolia

Elle occupe seulement quelques secteurs de bas marais et les rares (seulement quelques m²) buttes à sphaignes , amorces de tourbière haute.

Mais une butte spectaculaire montre un bon recouvrement de Sphagnum magellanicum par les Droseras!

Un trèfle de ces prairies plus ou moins humides:

Trifolium spadiceum

Nous avons vu à plusieurs reprises dans les secteurs humides Gentiana pneumonanthe, mais elle n'était pas encore en fleur. Par contre sa cousinne, Gentiana campestris est déja fleurie dans des zones plus sèches

Une plante vue en périphérie, plus caractéristique des ourlets forestiers de hètres: Luzula nivea