Sortie SGA du 9 février 2019

Cette sortie a été décidée et annoncée tardivement.
De plus, avec une météo annoncée pour le WE peu favorable.

Nous étions toutefois 8 participants au point de RDV sous la conduite de Philippe Barth.

Au départ, à Chassagne, il nous a présenté l'itinéraire dans le contexte géologique régional:
calcaires du jurassique traversés par une faille en extension nord sud qui permet avec 100m de dénivellé de voir 200m de série: du callovien à l'oxfordien et du kimméridgien au portlandien / tithonien.

Nous sommes partis du village de Chassagne vers le plateau de Paiolive.

En début de montée, vers le point 1, premières observations de fossiles dans les marnes du callovien:
petite ammonite pyritisée et section de bélemenite

Ce sont des fossiles d'animaux pélagiques, Il n'y a pas d'espèces benthiques.
C'est associé avec un dépot fin tombé au fond sans action des vagues

On peut pênser à une mer de plateau continental, avec une profondeur de 100 à 200m.

Dans la montée, nous avons vu un niveau de brèche calcaire, c'est le niveau "rognoneux" de la carte géologique.
Il signale le passage à des calcaires d'age oxfordien. (point 2)

Mais il y a toujours la présence d'ammonites.

L'enrichissement en carbonates peut correspondre à une profondeur marine un peu moindre, mais encore de plusieurs dizaines de mètres.

Vers le haut de la série oxfordienne, peu avant le plateau, (point 3) Maryse Aymes nous signale de curieuses sections circulaires juxtaposées , un peu creusées en cupules par l'altération.

Elle nous dit que ce serait des fossiles de "calcisponges", éponges à squelettes carbonaté.

Nous rejoignons le plateau en remarquant la différence des calcaires dans les falaises de part et d'autre du passage. Cela correspond à une faille de rejet important, une centaine de mètres puisqu'elle met en contact 2 étages différents: l'oxfordien et le Kimméridgien.
Cette faille traverse la plaine alluviale de Chassagne devant le belvédère (arrèt 4) près duquel nous avons mangé.
panorama sur Chassagne

Après le repas, nous avons évoqué le problème de l'altération du calcaire dans les karsts (point 5). Puis nous avons vu quelques dollines et poljé (point 6).
Enfin nous avons repèré des galets alluviaux en grès ou quartz d'un paléo Chassezac (arrèt 7).
Nous avons poursuivi jusqu'à un belvédère au dessus de "la Gleysasse". (arrèt 8)
P.Barth nous a dit alors que ces blocs se retrouvent mème dans une petite colline couverte de pins et visible depuis le belvédère de l'autre coté du Chassezac.
C'est en fait un remplissage de dolline à base de galets siliceux, dont le relief a été inversé par l'érosion.

Le retour s'est fait par un sentier muletier au Nord.
Arrèt 9 avec une vue sur le Chassezac et la série du kimméridgien sur la rive en face.
pano dessus Chassezac

Cet arrèt correspond aussi à la limite de 2 facies du Kimméridgien
interbanc limite

En fin de parcours, arrèt 10 vers des brèches cryo clastiques à éléments calcaires et ciment calcaires, appelées greizes en Ardèche ( et groises dans le Jura)

Pour conclure, voici sur fond de carte gologique, la trace GPS du parcours enregistrée par Philippe Chevalier
et avec le report des arrèts commentés (en 4 8 et 9, panoramas.)

CG Bessèges extrait avec trace et symboles

remarque.: depuis 1990, la dénomination de l'étage géologique placé entre le Kimméridgien et le Berriasien a changé. C'est passé de Portlandien à Thitonien. Les 2 termes sont synonymes, mais Thitonien est le nom d'étage valide actuellement. Malheureusement, il y a un risque de confusion du fait de la proximité du nouveau nom d'étage avec le terme de thitonique, largement employé autrefois pour désigner le faciès correspondant aux falaises alpines de la région de Grenoble et qui englobe les périodes allant de l'Oxfordien supérien (facies Rauracien) au Tithonien/Portlandien.