SGA Tricastin (Saint Restitut) 18 juin 2011

Cette sortie a été guidée par Xavier Tschantz dirigeant de la société HYDROC
Nous sommes partis sous une forte pluie qui a du décourager de nombreux membres car nous n'étions que huit au RDV à 9h30. Heureusement, le temps s'est amélioré dans la matinée.

Nous avons d'abord découvert au sud de Saint Restitut, une carrière exploitant des sables . Malheureusement, nous n'avons pas eu l'autorisation d'accès.
De loin, nous avons malgré tout pu voir la limite entre les niveaux inférieurs blancs qui sont exploités et les supérieurs beiges, juste décapés pour l'exploitation.

poudingue

Vu de plus près depuis la limite de propriété, voici le contact entre les niveaux exploités et les autres.
on constate qu' un conglomérat est présent sur quelques mètres au dessus de la séparation.
Il signe une trangression marine dans la vallée du Rhone. Ses éléments sont parfois "verdis" (glauconieux).
Les sables blancs sont d'age controversé: ils ont été attribués à l'éocène; mais certains pensent actuellement qu'il s'agit en fait de crétacé supérieur altéré.
Les couches beiges sont d'age Miocène (Burdigalien).

poudingue

Les niveaux supérieurs montrent de belles stratifications entrecroisées qui témoignent d'un milieu cotier soumis à l'action des courants.
Ce sont des sables plus ou moins consolidés en grès selon les bancs. Mais leur nature chimique est très majoritairement calcaire. Ce sont des calcarènites.
De nombreux fossiles marins sont visibles dans ces couches comme ce pecten. (dont une espèce est un fossile caractéristique du burdigalien)

Voici un échantillonnage des fossiles récoltés lors de notre parcours jusqu'au plateau .

Toute une faune marine est représentée :
1 traces de lithophages,
2 spongiaires,
3 bivalves (huitres),
4 oursins (scutelles),
5 balanes...

En plus de découvrir le panorama qui s'éclaircissait jusqu'au Ventoux, nous avons visité les ruines du chateau de Chabrières.

L'architecture mèle curieusement la roche taillée et les blocs maçonnés.

Après la redescente et le casse croute, nous avons recherché et suivi un banc repère riche en grands oursins irréguliers aplatis (scutelles).
Il a été en quelques endroits exploité assez maladroitement par des amateurs de fossiles qui ont laissé des fragments de tests cassés à l'extraction.

Pour terminer l'après midi, nous avons découvert les anciennes carrières souterraines creusées dans les couches supérieures du Burdigalien et utilisées un temps comme caves par la firme "cellier des dauphins".

La roche beige à grain fin qui durcit après exploitation a été baptisée "molasse" improprement:
pour la définition lithologique, il s'agit en effet plus d'un calcaire, que d'un grès à ciment calcaire (seulement 1 à 8% de quarz) comme le montre le type de végétation.
pour le mode de formation, cela ne correspond pas non plus au dépot dans un sillon périalpin des molasses classiques.

Le mot de calcarènite serait plus approprié, mais le terme de molasse burdigalienne de Saint Restitut reste, car consacré par l'usage.

Enfin, nous sommes allés jusqu'au chateau de Barri d'ou le panorama sur la vallée du Rhone est superbe (surtout avec le soleil revenu).

panorama

Il permet de voir la coexistance de 4 sources d'énergie: hydroélectrique, éolienne, solaire photovoltaique et nucléaire!