Photographier sur microscope avec un ordiphone

Le gros développement des ordiphones ces dernières années les font apparaitre comme des substituts aux appareils photo compacts.
Par ailleurs la photographie avec un compact placé au dessus de l'oculaire s'est développée en ornithologie, astronomie et microscopie. On a appelé cette nouvelle pratique la "digiscopie".
Il était naturel que ces 2 tendances se croisent et de fait, il apparait de plus en plus sur les forum de microscopie, des images faites avec un téléphone portable.
J'ai donc voulu tester cette nouvelle façon de procèder.

J'avais déja fait un premier essai en ? avec un téléphone portabe samsung. C'est sur mikroscopia au line :

Mais j'ai repris cette idée en 2016 suite à 'une évolution de mon téléphone portable.
J'ai toujours mon modèle ancien pour téléphoner. Mais j'ai acheté un téléphone Wiko Ridge pour découvrir le monde des applications sous android..
Sa partie photo est bien supérieure à celle de mon ancien téléphone et permet de meilleurs résultats.
Positionné manuellement au dessus de l'oculaire d'un microscope, il donne des documents souvenirs satisfaisants rapidement.

Par ailleurs, mème si le bricolage avec une planchette ou du carton est possible, de nouveaux supports ont été commercialisés pour la digiscopie avec portable.
J'en ai acheté un pour tester dans les meilleurs conditions à priori. C'est le Omegon smartphone adapter
J'ai eu besoin malgré tout d'un peu de carton pour adapter le support prévu pour un tube de télescope plus gros.
Ensuite, le règlage peut se faire sur 2 axes et une rotation pour amener l'objectif du smartphone dans l'axe de l'oculaire.

Voici le système positionné au dessus d'un tube droit de microscope BH2.
Le centrage final permet de bien avoir l'image centrée et un dernier règlage en hauteur permet d'avoir la plus grosse image de la pupille de l'oculaire possible .
Mon étui de protection n'est pas adapté pour cet usage et masque l'écran si on ne le tient pas mais j'ai pu opèrer malgré tout.
Ce n'est pas si aisé comme opération et pour un usage occasionnel, il sera plus rapide de travailler à main levée. Le support conserve l'avantage de pouvoir travailler en basse lumière.

Les images sont faciles à obtenir dans le mode tout automatique de ces ordiphones.
Je n'ai pas cherché à modifier l'exposition. Mais le règlage fin de la mise au point peut poser problème dans la mesure ou l'autofocus de ce genre d'appareil n'est pas désactivable. On peut choisir des mises au point sur différentes parties du sujet mais pas le compromis que l'on voudrait...

Voici un premier essai sur mon BH2 de voyage en CP, des cellules buccales et une feuille de Mnium undulatum:

L'image obtenue est circulaire. Elle s'inscrit dans les 12, millions de pixels (31120x4160 pixels exactement)
Il est facile de recadrer une image rectangulaire encore surabondante pour un affichage internet
(près de 4mPx affichés ici en 0,3 mPx )
cell.buc.wiko

Les photosites sont minuscules sur le tout petit capteur . On ne peut guère mesurer l'effet de l'optique du smartphone. Il y a certainement surabondance de pixels dont une partie est inutile . Visuellement, le maximum de résolution est atteint avant l'échelle 1. Mais je dirais que l'on peut exploiter jusqu'à un affichage à 50%. Cela permet le sérieux recadrage nécessaire pour avoir une image rectangulaire plein format et cela permet encore le full HD sans problème.

Les règlages de centrage sont vite perdus et la nécessité de recadrer pour obtenir une image plein format
donc de passer par des retouches avec un logiciel sur ordinateur, limitent l'intérèt du système.
Mnium wiko

Ce système permet donc d'obtenir relativement facilement des images très satisfaisantes pour un usage internet.
Il ne concurrence pas pour un usage régulier les miccams ou les photoscopes de meilleure définition qui permettront des tirages de meilleure qualité grace à des règlages plus étendus.
Mais il peut très bien convenir à un microphotographe occasionnel.

DN février 2016