Le macroscope Wild M420



Cet appareil est un outil remarquable pour la macrophotographie documentaire confortable aux forts rapports.
Il n'existe plus que sur le marché de l'occasion (apparu dans les années 1980 et discontinué en 2004 par Leica ayant racheté Wild), mais reste fort couteux (prix d'un bon boitier photo reflex semi-pro. Par exemple, un Leica M420 avec apozoom vendu sur Ebay en novembre 2014 depuis la Slovaquie par un vendeur à évaluation 0, est monté malgré tout à 1300$).

 Le mot "macroscope" peut surprendre. J'en ai fait un bref historique sur wikipedia.
Cet outil est décrit par E.Savazzi sur cette page. Ron Neumeyer a aussi mis quelques commentaires sur Miscape .

Il s'agit donc d'un photomicroscope spécialisé, équipé d'une tète pour la visée binoculaire (mais non stéréoscopique; tous les chemins optiques sont dans l'axe de l'objectif) et adapté à la photographie en lumière réfléchie en haute résolution aux faibles rapports d’agrandissement du domaine de la photomacrographie, de 1× à 20× environ.

zoom 5
Il est équipé le plus souvent à l'origine d'un "makrozoom" de la firme Wild avec repères de 6,3 à 32

Mais il existe un "makroapozoom" Leica à repères  de 5,8 à 35 et avec une correction chromatique encore supérieure .
 Certains bricoleurs ont aussi réalisé un adaptateur pour d'autres optiques  comme ici un luminar de Zeiss ou à droite  un macro nikkor de 65mm

adapt
Ce type de bricolage permet la visée binoculaire avec ces excellentes optiques macro, mais a l'inconvénient de perdre la fonction zoom, très confortable avec cet appareil.

Je n'ai pas testé et je ne sais ce qu'il advient du grandissement et de la parfocalité oculaires/capteur. Mais je signale cette bague tournée par curiosité.
(2 images du site de vente)
adapt


La sortie photo peut être équipée de différentes façons.
Mais actuellement, les chambres argentiques grand format ayant disparu au profit des petits capteurs numériques, il reste essentiellement 2 possibilités:
- l'usage d'un tube et de projectifs adaptant l'image à un capteur de reflex de format 24x 36mm
(dans le tube, j'ai 2 optiques Wild notées respectivement  10x et 0,32x qui donnent un grandissement de 3,2x de l'image primaire; associé aussi  à un facteur de tube de 1,25x, le zoom donne nominalement une gamme de 2,5x à 12,8x sur le capteur (calcul: inscription sur zoom*10*0,32*1,25/10= inscription sur zoom * 0,4 ))
ou
- le positionnement du capteur d'un appareil de type COI à petit capteur au niveau de l'image primaire donnée par l'objectif.
( calcul du grandissement sur capteur : inscription sur zoom * 1,25/10= inscription sur zoom  * 0,125 )

C'est cette dernière possibilité que j'ai utilisée avec un photoscope  de la Série Nikon one (petit capteur de 1 pouce, 13,2x 8,8mm; facteur de recadrage 2,7 par rapport à un capteur "full frame; cela donne donc un champ un peu plus large que la solution avec capteur 24x36).
Voici l'aspect de l'appareil surmonté d'un Nikon one et la gamme de champs possibles avec les repères de la bague du zoom :
M420 position 6,3 du zoom
(0,8x sur capteur du nikon one)

Champ de 16x11mm
(équivalent 2,16x)

(le sujet est une paquerette)
6,3
position 10 du zoom
(1,25x sur capteur)

(équivalent 3,37x)
10
position 20 du zoom
(2,5x sur capteur)

(équivalent 6,74x)
20
position 32 du zoom
(4x sur capteur)

Champ de l'ordre de 3x1,5mm

(résultat équivalent à du 11x en 24x 36)
32
position 32 et lentille additionnelle 2x
(8x sur capteur)

Champ de l'ordre de 1,5x1mm

(résultat équivalent à du 23x en 24x 36)
32 et 2x
Je dirais en bilan que cet appareil reste un excellent outil de macrophotographe en 2014.

Il est en concurrence d'une part  avec les "macroscopes maison"  réalisés à partir d'objectifs de microscope et d'autre part avec l'Objectif Canon MPE-65.
Dans le premier cas, il est qualitativement en retrait à pleine ouverture face aux meilleures optiques, mais beaucoup plus confortable d'usage et pourvu d'un diaphragme pour gèrer la profondeur de champ en photo classique et avec une gamme continue de grandissements alors que les optiques de microscopes n'en proposent que 2 fixes.
Dans le 2e cas, il conserve l'avantage d'une visée plus confortable avec un zoom parfocal et il permet une gamme de grandissements bien plus large en tenant compte des lentilles additionnelles 0,5x et 2x, et surtout plus élevés, allant à 25x avec la lentille 2x.
(Les bons stéréomicroscopes sont aussi en concurrence pour la gamme de grandissement et le confort; mais ils sont en théorie en retrait au niveau qualitatif. Par contre, ils permettent l'enregistrement de couples stéréo.)

Finalement, ce macroscope Wild M420 est couteux, mais le confort qu'il procure le vaut bien pour les champs allant du cm au mm en série continue...