En
profitant de la compatibilité du COI Sony
Nex
7 avec différentes montures d'objectifs, je poursuis le test
du Canon
MPE-65 face à d'autres optiques;
Cette fois ci au maximum du grandissement, à 5x.
D'abord, pour le
matériel utilisable sur le terrain, j'ai retenu pour ce face
à face à
5x, 5 autres objectifs: une courte focale normale en inversé sur soufflet - Nikkor 24mm f:2,8 (AIs Nikon) puis des optiques macro ou de microscope en filetage RMS montées sur soufflet Novoflex avec une tourelle. - Luminar 40mm f:4,5 (Zeiss) - Olympus 38mm f:3,5 en monture RMS - Nikon U5 (objectif de microscope polarisant à grande distance de travail) Enfin une optique de microscope sur statif BHM - Mitutoyo 5x (objectif de microscope "à l'infini" avec modèle Olympus de lentille de tube) Le capteur est au foyer de la lentille de tube. |
Sur un
règlet, j'ai adapté les tirages pour cadrer
à chaque fois 5 mm sur le grand coté de l'image.
Le
sujet choisi est resté le mème détail
d'aile de papillon que j'ai
essayé de cadrer à peu près
à l'identique
(la base changeante des diverses optiques imposait un changement de
cadre mème si le statif est resté en place.)Les
écailles forment des détails très
fins à résoudre.
La prise de vue est sur pied, avec la
télécommande
infrarouge de l'appareil, en mode A, sensibilité
à 200iso. J'ai fait un test de diaphragme pour les optiques sur soufflet . Mais à ce grandissement déja, il faut la pleine ouverture pour le maximum de détails. (f:3,5 nominal pour l'Olympus 38mm et f:4,5 nominal pour le Zeiss 40mm) Le MPE65 affiche à 5x sur le NEX7 f:16 à sa pleine ouverture de f:2,8 nominal. J'ai fait plusieurs images en décalant légèrement la mise au point avec le charriot fixé sur le pied. |
Voila le cadrage au MPE-65 :
A cet
agrandissement, la profondeur de champ devient très faible
lorsque l'on opère à pleine ouverture pour la
meilleure
résolution.
Mème les faibles reliefs des nervures de cette aile de
papillon sortent de la zone de profondeur de champ.
Combiner
quelques images par zèdification permet d'agrandir la zone
de netteté, mais complique le test.
J'ai donc fait plusieurs images en adaptant la mise au point avec le
charriot et je vous propose de comparer les recadrages
des images nettes sur la zone recadrée.
J'ai
étalé la réalisation et j'ai donc
utilisé
des éclairages différents. Or comme je l'avais
déja constaté dans le test
précédant
à 2x, la qualité de l'éclairage
influence
énormément le rendu et la perception du
"piqué".
Un test plus rigoureux nécessiterait un éclairage
identique, en plus d'une mise au point parfaite sur un sujet plan. Mais
j'aime bien tester en conditions de travail habituelles et
être
amené à devoir tester de nouvelles
hypothèses ...
J'ai
recherché
le mème détail à
l'échelle 1. Pas facile en changeant de support à
ce
grandissement! Ce n'était méme pas
vraiment plus
aisé entre les 3 optiques RMS qui étaient sur la
tourelle
d'un mème dispositif car elles n'étaient pas
parfocales
et la rotation dure de la tourelle faisait décaler le
sujet.
J'ai fait des recadrages sur 2 écailles
caractéristiques
de 800x533 pixels sur les 6000x4000 du capteur. Ils sont
affichés
en 268x200, mais vous pouvez les voir complets en cliquant sur
chaque image.
Conclusions:
La lumière
compte beaucoup pour l'appréciation visuelle du
résultat à l'échelle 1 du capteur.
L'évaluation est
subjective et encore une fois dépendante de la mise au point.
Mais je vais oser un avis:
Comme on pouvait s'y attendre, le 24mm non
spécialisé
macro me semble dernier, mais ses résultats
témoignent
d'un excellent rapport qualité prix de l'investissement dans
une
bague d'inversion pour celui qui possède un soufflet et un
grand
angle!
A 5x, le 38mm Olympus s'en tire bien mieux qu'à 2x. Il est
proche du Luminar 40mm
L'objectif de microscope Nikon U5 est très bon. Le 5x
Mitutoyo
plus moderne et à l'infini, ne me semble guère
faire
mieux.
Mais alors que je pensais que le MPE65 perdrait du terrain à
ce
grandissement, il me semble encore faire pratiquement jeu
égal
avec les optiques de microscope.
Monté sur pied et associé à une visée sur écran, l'objectif MPE-65 fait un excellent macroscope utilisable sur le terrain sur toute sa plage de 1x à 5x.
A
l'occasion, je poursuivrai le test avec ce sujet à
10x et
avec des optiques macro (luminar 25mm ...) et de microscope (Clone Mitu
10x ...)
(Je met déja une image avec un objectif 10x
à
l'échelle 0,5 pour donner une idée du gain en
résolution )
En
labo, les contraintes d'encombrement sont plus faibles et d'autres
outils permettent des images à ces forts rapports macro
et
au dela.
1) Les bons stéréomicroscopes
auront une
plage de
grandissement un peu plus large et plus élevée
(par
exemple , ma bino permet des images de 1,8x à 18x, et de 0,9
à 9x avec un objectif de 0,5 ; 3,75x à 37,5x avec
un objectif 2x) mais qui est
en retrait photographiquement.
Par contre, pour l'observation, et la compréhension des
sujets, la perception du relief
apportée par la bino est irremplaçable.
Voici, à coté du secteur test, une
image 3D (à voir avec des lunettes prismatiques pour vision
parallèle) à 5x
Voici aussi un fichier vidéo pour découvrir l'amplitude du zoom avec objectif 1x (réalisation avec le Nex7; recadré avec Windows movie maker en 384x288)
2) Les macroscopes
des firmes ont également une plage élargie de
rapports
Le Tessovar
de Zeiss
complet avec ses 2 lentilles additionnelles va de 0,8x à
12,8x.
Il a une faible O.N. et sa résolution s'en ressent. Il peut
néanmoins s'envisager pour la plage sans lentille
aditionnelle au dessus de 2x si on veut
privillégier la
profondeur de champ sur
la résolution. Voyez son test par E.Savazzi
Le makroskop Wild-Leica M420
a une plage de 8x à 40x (début à 4x
avec une lentille supplémentaire) d'après la description d'E.Savazzi.
Il ne fait donc pas double emploi avec le MPE-65. Il serait
à envisager pour
des grandissements supérieurs avec le confort du zoom
associé à une bonne qualité optique.
3) Les microscopes
épiscopiques utilisés avec un
capteur au
foyer concurrencent également le MPE-65 à 2 et
5x. Mais
leur gamme de grandissement est discontinue. Il faut autant d'objectifs
LWD que de grandissements et leur
intérèt apparait
vraiment pour les grandissements supérieurs de 10, 20 ou 40x.
La encore E. Savazzi décrit son dispositif
Mitutoyo
intéressant de plus par la lentille de tube à focale
variable donnant une variation de 1 à 2x du facteur de
grandissement pour chaque objectif.
Daniel
NARDIN
janvier 2014