L'objectif Canon MPE-65mm f:2,8


C'est un objectif très spécialisé, mais sans équivalent dans son domaine actuellement.  C'est la seule optique pour le format 24x36, à couvrir de façon continue la gamme de grandissements de 1x à 5x.
Il a juste comme précurseurs les objectifs medical Nikkor qui avaient une gamme de grandissements commençant plus bas et discontinus par bonnettes jusqu'à 3x pour le 200mm et limitée à 1/11x à 1x (2x avec une lentille additionnelle) pour le 120mm, et un objectif discontinué  Minolta qui avait une gamme moins étendue de 1x-3x.

MPE65
Bien utilisé, il donne d'excellentes images avec une distance de travail satisfaisante.
Il n'est pas autofocus, mais à ces rapports, l'autofocus à du mal à se caler sur le vrai sujet du photographe et l'habitude se prend vite de faire la mise au point en avançant ou reculant le corps après avoir sélectionné le grandissement convenant à la taille du sujet.
Il est un peu moins encombrant qu'un système à soufflet, mème s'il atteint une bonne longueur à 5x.

Le collier de pied intègré permet sa fixation sur un trépied en compensant le déséquilibre avec l'objectif en extension. Il se justifie car à ces rapports, la profondeur de champ est très faible et la mise au point doit être faite avec soin et d'autre part le bougé est amplifié...
Néanmoins, avec une bonne lumière, ou équippé d'un flash annulaire, il constitue un système qui peut être utilisé sur le terrain jusqu'à 3x si on arrive à caler ses coudes. (à 4 ou 5x, le pied devient nécessaire pour la précision de la mise au point mème si avec un flash le risque de bougé est réduit).
Voici le genre d'image documentaire qu'il permet très rapidement (au rapport 2, main levée avec flash annulaire à 2 moitiés à rapport de lumière 4:1 ; l'éclairage est assez modelé avec le règlage dissymètrique des 2 sources),
paquerette Test MPE65 2x

mais dans d'autres cas, cet assemblage MPE65 et source annulaire montre ses limites: sur les élytres de cette coccinelle, les brillances en anneau signent le flash annulaire!)
test MPE65

Son ouverture varie entre f/2.8 et f/16, selon le fabriquant, mais l'ouverture réelle  dépend en fait du taux de grossissement choisi. Il est calculable par la formule suivante : 
Ouverture réelle = Ouverture affichée x (grossissement + 1) 
Les boitiers Canon affichent au choix l'ouverture réelle ou celle usuelle.

Cet objectif, qui n'a pas d'équivalent dans les autres marques, ne peut pas être utilisé facilement sur d'autres boitiers car d'une part, la conversion de monture produirait un allongement du tirage qui changerait les conditions d'utilisation et d'autre part, surtout, les contacts électriques qui permettent la fermeture du diaphragme sont spécifiques à Canon. 
Néanmoins., le premier obstacle est tombé avec la sortie des boitiers "hybrides" ou COI pour "compacts à objectifs interchangeables" qui ont un tirage mécanique réduit. et des fabriquants ont produit en particulier pour la gamme Sony NEX, des bagues équipées de contacts électriques qui permettent le fonctionnement de cet objectif. 
Ci dessous une image avec cet objectif en position 1x et 5x avec la bague d'adaptation, et 

MPE65 sur NEX7
Cela fonctionne,  mais avec un bémol pour le modèle de bague asiatique bon marché que j'ai acheté: En effet, le Sony nex7 affiche l'ouverture réelle et  le 2,8 passe donc à 5,6 au plus faible grandissement et à 16 au plus fort. Et surtout alors à 5x, il n'est pas possible de fermer le diaphragme. Voyez mon test sur NEX 7 pour plus de détails.
Ce n'est néanmoins pas trop handicapant car à 5x, la diffraction se fait vite sentir et il est préférable de travailler en zedification à partir de pile de clichés réalisés à la pleine ouverture.
Dans ces conditions, on peut aussi utiliser des bagues encore moins chères (environs 15€) car dépourvues de contacts électriques. Elles permettent par exemple d'utiliser cet objectif à pleine ouverture sur le Sony A7 à capteur plein format.

Je ferais un reproche pour les usages documentaires: Canon n'a pas doté cet objectif des contacts permettant d'enregistrer dans les fichiers le grandissement auquel est effectué une photo. Ce serait pourtant peu difficile à l'époque numérique ( à l'époque argentique, Nikon avait prévu la possibilité de l'enregistrement sur le film de la valeur du grandissement!)

Cet objectif est très spécialisé, mais pour l'amateur de macro, il vient à point nommé prendre la suite d'un objectif "macro" allant jusqu'au rapport 1x (comme le micro nikkor 105mm que j'utilise.)

C'est un objectif que les nikonistes férus de macro envient aux canonistes!!!

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